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25 janvier 2009
Francesco Biamonte à propos de «Visions de Thamühl»
LE CULTURACTIF, livres du mois, janvier 2009
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Il y a quelques années, notre site avait eu l'occasion de présenter cet artiste hors du commun, dessinateur et poète. Très peu connu alors, et encore aujourd'hui trop peu connu, Marcel Miracle n'avait alors publié qu'un petit recueil de dessins. La visite de son appartement-atelier de Lausanne m'avait laissé l'impression que cet opuscule, en dépit de quelques planches excellentes en leur genre, ne laissait pas deviner les mérites de l'œuvre miraclien. Miraclien ? Soit.
Ce nouveau livre, Visions de Thamühl, ouvre peut-être un meilleur soupirail dans l'univers magicopoétique de Marcel Miracle. Un univers inoubliable lorsqu'on y a pénétré, un monde de signes, d'analogies, d'archétypes, métaphysique, spirituel dans les deux sens du mot (le nom de l'artiste réunit lui-même les deux faces de ce terme), intrigant comme un oracle, comme une une devinette ou une contrepéterie en langage universel, dépourvue de solution, mais résistant à la dissolution, même balayée par des vents immenses. Un monde intranquille, qui déclare rapidement à ses visiteurs son rapport d'analogie avec le Monde lui-même. Comme bien des mystiques, Marcel Miracle pratique systématiquement la synecdoque, place l'univers dans le détail et le détail dans l'univers, dans un monde de dessins et de mots que l'on pourrait peut-être situer aux abords des miniatures catalanes des alentours de l'an 1000 illustrant les commentaires de l'Apocalypse de Beatus de Llebana, de Paul Klee ( Angelus Novus, Genspenst eines Genies, Die Zwitschermaschine… ), de Malcolm de Chazal ( Sens magique — c'est d'ailleurs à Miracle que je dois de connaître ce livre). De Franz Kafka et des Contes des mille et une nuits, aussi, explicitement convoqués dans les Visions de Thamühl (où l'on verra apparaître l'oiseau Roc et Sinbad), avec une forte composante surréaliste. On entend aussi Perec sourdre ; pas tellement le Perec des contraintes, certes présent dans les Visions de Thamühl sous la forme comique du philosophe Gustave Perhec, réfutant le nombre 12. Le Perec de Miracle serait plutôt celui d 'Un homme qui dort , auquel il est fait expressément allusion, et qu'il n'est pas déplacé de citer ici : « Tu dénombres, tu organises les fissures du plafond. La conjonction des ombres et des taches et les variations d'accommodation et d'orientation de ton regard produisent sans effort, lentement, des dizaines de formes naissantes, organisations fragiles que tu ne peux saisir qu'un instant, les arrêtant sur un nom : vigne, virus, ville, village, visage, avant qu'elles ne se disloquent et que tout ne recommence […]. » Pour en finir avec les renvois (pratiques pour situer Marcel Miracle, mais nullement indispensables pour arpenter son ciel), on ne peut faire l'économie du nom d'Arthur Cravan, boxeur-poète, dadaïste juste avant la lettre, évoqué lui aussi dans ces Visions de Thamühl de manière allusive mais certaine, avec une affection palpable. C'est la dimension anarchiste de Miracle. Cravan dont les notes figurent dans la « bibliothèque de survie » de Marcel Miracle, et qui (contrairement à Miracle, né à Madagascar) a vu le jour à Lausanne. Ce qui nous ramène à nos moutons, puisque c'est à Lausanne qu'a paru le livre dont il est question ici.
Thamühl: un vaste petit monde
Visions de Thamühl réunit onze séries de dix dessins au trait noir, exécutés dans un cadre tiré à la main de 21cm par 15cm. (C'est mon seul regret : pour que le public puisse se faire une idée plus juste du talent de leur auteur, il manque la couleur, absente de ce deuxième livre comme du premier, et en partie sans doute pour les mêmes raisons économiques. Or les dessins en couleurs de Marcel Miracle ont encore quelque chose en plus : une sensualité, une douceur, une enfance. On peut s'en faire une idée à travers les quelques pages d'un autre livre de Miracle, inédit celui-là, mais partiellement reproduit sur notre site : « Le Voyage de l'Araignée ») Les dessins, datant de 2001-2002, ont été reproduits grandeur nature, et assortis en vue de cette publication de très brefs poèmes ou aphorismes. Tous ces poèmes n'ont pas la présence des dessins eux-mêmes ; ils enrichissent néanmoins la lecture, ouvrent des brèches. Entre chaque section de dix dessins, dans des proses épatantes d'une petite demi-page, un narrateur habitant Thamühl nous raconte quelques épisodes et nous décrit quelques curiosités et personnages remarquables de sa ville. Dessinateur, il est membre d'une secte croyant à l'existence d'un brochet géant et éternel, ce qui lui vaut d'être recherché par la police culturelle. Eléments de faune (notamment un animal dont le pelage reproduit le plan de la ville), d'organisation sociale (comme la société privée des Fonctionnaires Chasseurs du Dimanche, « extrêmement hiérarchisée, mais à l'envers »), spécificités lexicales (à Thamühl, il existe par exemple un mot, « osmur », pour nommer un « léger mensonge qui ne porte pas à conséquence » ; et l'évocation de ce mot « vous rend guilleret »), posent en quelques lignes ce qu'il faut de jalons pour entrer à Thamühl ; un monde à l'intérieur du monde de Miracle, lui même monde dans le Monde.
Difficile de ne pas supposer que ce narrateur est un avatar de l'auteur lui-même. De même qu'il est difficile de ne pas supposer la présence du dessinateur, son autoportrait, dans une petite figure accroupie dans le coin d'une pièce aux murs délabrés, près d'une porte entrouverte.
Cette figure, ce coin de pièce, la décrépitude du mur reviennent de manière obsessionnelle dans presque tous les dessins de le série, et en forment l'ossature, l'ostinato harmonique. Tout ce qui apparaît dans ces espaces semble relever de l'apparition. Les motifs divinatoires et cabalistiques y sont eux aussi récurrents, et les modifications de l'espace — à la fois othonormé et paradoxal — et de ses contenus rappelle les rêves où un même lieu nous apparaît sous différentes formes, où des objets, des personnes, apparaissent ou disparaissent soudain, changent de nom. Des motifs nombreux y surgissent ou y reviennent : crânes d'oiseaux, poissons, flanc de chien, pyramides opposées par la base, ailes coupées, croissants de lune, baguettes, tarses et métatarses, nuages, signes d'allure cabalistique. Le poème qui accompagne l'un des dessins pourrait aussi bien décrire un phénomène qui parcourt tout le livre : « De menus objets / os, griffes, moins que rien / dessinaient les figures élémentaires / de divination : migrations / énigmatiques ». Parcouru par les métamorphoses et les transmigrations de ces motifs, le livre parvient à être uni et, en même temps, irréductiblement ouvert, inachevé, insaissable. Comme une ville, comme une métaphore, comme un homme.
Francesco Biamonte
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23 janvier 2009
Stéphane Zaech
ACTUALITE
Visions de Van au CentrePasquArt, Bienne
Vous êtes cordialement invités au vernissage de l’exposition le samedi 24 janvier 2009 à 17h en présence des artistes
Les peintures de Stéphane Zaech (*1966, vit et travaille à Montreux et Villeneuve) concentrent dans l’espace de la toile plusieurs temporalités. Puisant dans le répertoire des maîtres classiques du Titien à Picasso, elles n’en sont pas moins riches de détails issus de notre univers contemporain et familier. Ses oeuvres proposent également une réflexion sur la peinture elle-même, interrogeant entre autres le statut de l’image ou la relation entre le peintre et son modèle. Pour son exposition personnelle au CentrePasquArt de Bienne (Galeries & Parkett 1), Stéphane Zaech – par l'intermédiaire de Van – nous donne à voir ses oeuvres récentes et nous invite ainsi à entrer dans son univers pictural empreint de liberté, de ruse et d’humour. Il convie également trois artistes à dialoguer avec son travail. Si leur langage diffère, les oeuvres de Michael Ashcroft, Elisabeth Llach et Virginie Morillo partagent des préoccupations formelles semblables, et parfois des fantasmagories communes.
A l'occasion de ce vernissage, sera présenté le nouveau catalogue consacré au travail récent de Stéphane Zaech: «Loyola», collection art&fiction, chez Niggli Verlag, Sulgen
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CentrePasquArt Kunsthaus Centre d’art
Seevorstadt 71-73 faubourg du Lac
2502 Biel Bienne
T +41 32 322 55 86
F +41 32 322 61 81
Heures d’ouverture: me-ve 14h-18h / sa-di 11h-18h / lu-ma fermé
Bus 11 depuis la gare
Parking «Museen / Musées »
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www.pasquart.ch
info@pasquart.ch
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Christine Sefolosha
ACTUALITE
Christine Sefolosha à la galerie J. Bastien Art, Bruxelles
«Dynamische Krachten»
du 29 janvier au 1er mars 2009, vernissage 28 janvier à 18h
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J. Bastien Art
Rue de la Madeleine 61
1000 Bruxelles
T +32 2 513 25 63
F +32 2 512 48 38
Heures d’ouverture: ma-sa 11h-18h30 / di 11h-13h / lu fermé
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www.jbastien-art.be
info@jbastien-art.be
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10:35 Publié dans expositions | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
17 janvier 2009
Anne Pitteloud à propos de «Visions de Thamühl»
LE COURRIER du samedi 17 janvier 2009
09:10 Publié dans Dans la presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel miracle | | del.icio.us | | Digg | Facebook
13 janvier 2009
Marcel Miracle sur Espace 2, lundi 12 janvier 12h
Les visions de Marcel Miracle
Portrait de l'artiste Marcel Miracle, créateur atypique doué et attachant.
Les éditions art&fiction de Lausanne viennent de publier son ouvrage Les Visions de Thamühl, qui réunit 110 dessins.
Marcel Miracle est né à Madagascar, il vit à Lausanne. Il est géologue de formation, instituteur de métier, mais surtout, depuis plus de 30 ans, jour après jour, il écrit, il dessine. Il rassemble sur du papier des fragments de vie, de souvenirs, il construit des séries denses et complexes. Les Visions de Thamühl sont justement une de ces séries. Réalisée entre décembre 2001 et janvier 2002, elle réunit 110 dessins. Autant de dessins qui mettent en scène le même coin d’un appartement quelconque, point de départ de toute un monde imaginaire luxuriant. On y croise ses maîtres à penser : Georges Perec, Turner ou Beuys, mais aussi un étrange fabulateur qui nourrit son univers depuis son enfance malgache.
Marlène Métrailler a rencontré l’artiste chez lui, à Lausanne
Un dossier Traverses par Marlène Métrailler, Dare Dare du 12 janvier 2009, RS
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05 janvier 2009
Isabelle Rüf à propos de «Visions de Thamühl»
16:37 Publié dans Dans la presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le kiosque 59
14:51 Publié dans LE KIOSQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hélène gerster | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le kiosque 60
14:34 Publié dans LE KIOSQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pascale favre | | del.icio.us | | Digg | Facebook