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07 mars 2010

Quatre propositions sur l'Encyclopédie

1. Francis Ponge l'a fait remarquer: Qu'arrive-t-il à un homme sur le point de tomber, saisi de vertige? Il regarde au plus près. Il se raccroche irresistiblement à la moindre chose qui se trouve à cet instant sous sa main, sous son regard. Ainsi de toute lecture* forcée, pour ainsi dire, au détail. Car ce réflexe peut devenir une méthode: la description précise de chaque livre de la bibliothèque comme ultime effort pour ne pas tomber.

* On verra qu'il n'existe pas de terme spécifique pour la «lecture» d'un livre d'artiste. On soupèse, feuillète, lit, déchiffre, touche, regarde, non pas successivement mais simultanément. «Lecture» est trop chronologique. On utilisera cependant ce terme, faute de mieux, suivi d'un astérisque.

 

2. On n'échappe à la banalité absurde de la description que par la composition. Ainsi le choix, la répétition, la place de chaque élément de détail (de chaque livre) dans un ensemble clairement et très habilement concerté viennent-ils donner une valeur obsessionnelle au projet de l'Encyclopédie. Tout se passe comme si la matière de l'Encyclopédie se composait d'élément bruts de réalité (les livres d'artistes), agencés rythmiquement dans une durée qui surgit de leur juxtaposition. Or cette association n'est pas irrationnelle, il semble que les éléments, les livres, «s'appellent» l'un l'autre par une nécessité de structure (visible à la charnière qui les réunit) ou parce que, brusquement, «il est temps» (d'en arriver à ce livre, puis à celui-ci). Et pourtant l'effet de surprise reste le même qu'à voir se présenter à l'esprit un rapport insolite bien que pressenti.

 

3. Le livre d'artiste que personne ne tâche de lire* selon lui-même, mutilé au contraire par chaque lecteur* d'interprétations incessantes, déplacées, on conçoit qu'un groupe d'éditeurs ressente le désir et comme le devoir de s' employer à lui rendre une lecture* à sa hauteur, c'est-à-dire, simplement, là où il se trouve. Et la lecture*, la plus intense et la moins trompeuse ne serait-elle pas cette description invariable, cette description de ce que nous voyons, sans but et par conséquent sans histoire?

 

4. «Lire sans lire: ce sera la technique de la lecture non-lisante». Cette tautologie un peu grotesque est pourtant le fondement de l'éthique du lecteur* de livres d'artistes (Ici, précisemment, Alain Farfall dans un de ses essais théoriques, celui-là même où il traite Ponge avec une si curieuse légèreté). Le refus de toute interprétation personnelle du livre est au cœur de cette éthique. Le livre est autre chose dans cette partie, il est sans cesse autre chose. Ne plus parler de lui sur le ton de la morale, de la psychologie ou du sentiment (presque comme s'il s'agissait d'une chose acquise, évidente), le monter simplement, sans rien dénouer ni expliquer de ce qui le constitue, de l'amener à rien d'autre qu'à sa place dans l'Encyclopédie en l'accompagnant, voilà qui peut devenir essentiel. Car nous ne prendrons pas parti nous non plus.

22:34 Publié dans extraits | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02 septembre 2006

Un ou plusieurs loups…

«
Aujourd’hui les pièges ne sont plus des engins mécaniques servant à étrangler une seule proie, mais plutôt un filet de langage servant à attraper une multitude.
»


«
Las trampas hoy ya no son artilugios metálicos para ahorcar a una sola presa, sino una red de lenguaje para atrapar a una multitud.
»





UN OU PLUSIEURS LOUPS…

Dessins de Sigismond de Vajay
Texte de Martí Peran
à paraître le 16 septembre




09:30 Publié dans extraits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, écriture, pièges | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27 juillet 2006

Calligraphie d'un calamar

«
La gueule de bois
Est aussi une manière
De se sculpter soi-même
De faire
Un autoportrait involontaire.
»

in Calligraphie d'un calamar, Thomas Schunke, art&fiction 2006.

11:45 Publié dans extraits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Thomas Schunke, art, arts, littérature, poésie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Zone sans décor

«
car
elle, traverse la ligne dans la Saab 99. Soleil du nord, jour du sud, elle plonge sa main dans la musique d’une route, l’autoradio du souvenir –d’où est-elle partie ?
»

in Zone sans décor, Christian Girard, art&fiction 2006.

11:20 Publié dans extraits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, arts, Christian Girard, poésie, littérature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook